• Q 13


    QUESTION   13





    Parce que je suis comme ce vieux mur de moellons en face.

    Parce que l’hiver déshabille.

    Parce que la vie s’insinue entre les pierres, dans les jointures.

    Parce que je suis, immobile et courant d’air, oiseau et insecte, traces de mousse.

    Parce que, silencieuse et bruissante, je suis ce vieux mur de moellons qui respire.
    Posée à même la terre et c’est déjà le ciel

    Parce que la mort me libèrera de mon propre regard
    Et de toutes mes pensées, parasites ou saprophytes, qui bourgeonnent ou s’enracinent.

    Parce que l’hiver, comme un miroir nu, augure.

    Parce que je suis déjà là dans cet alignement de trous noirs.
    Qui jadis ont contenu des poutres de bois et constitué un toit.

    Parce que l’avenir turbulent du monde m’indiffère.
    Je n’aime que les histoires et les fossiles vivants.

    … et toi,
    toi qui me crois morte,
    accepteras-tu un jour d’entendre et partager

    Que je n’ai jamais été aussi humblement vivante, et reconnaissante ?


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