• QUESTION 35 Parce que s’occuper d’une vieille maison à la campagne, c’est concret. A la différence d’un appartement neuf en ville… Parce qu’une vieille maison à la campagne, c’est comme une vieille dame… Charme et patine, inscrit et fragile, au rythme des saisons. Vert de gris dans la lumière crue du printemps, sans poudre aux yeux. Autant de soin pour la ride que la jeune pousse. No kid no dog, mais l’herbe et les arbres, la fissure et les in sectes xylophages. Parce qu’il y a, de l’art de la fugue : tu fuis et tu poursuis et tu es poursuivi. Parce que cette vieille dame et son pré m’inspirent le respect. M’adaptant aux caprices du temps qui passe et change, je me soumets à leurs exigences. Parce que cette réalité pourrait prendre toute ma vie, et la remplir. Ici maintenant devenir supérieure à mienne… Parce qu’en contrepoint, elle reconstitue mes forces et m‘oblige au réel. Découvrant une harmonie inattendue dans ma polyphonie. Parce que les différentes périodes de la vie se développent en se poursuivant et se superposant, qu’aucun artifice n’arrête jamais le temps, la maturité est là. Parce que j’en suis arrivée à cette lecture de vie, à l’ombre du tilleul face à la maison … pourrons-nous entendre nos choix, toi de la ville et moi des champs, réaccorder nos voix ?

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  • QUESTION 36 Parce qu’une huppe à ma fenêtre « croi-croi-croi » « cra-cra-cra-cra » la réalité a des fulgurances Parce que de l’autre côté de toi, hors de toi, tapant à ta porte, la réalité, sauvage Parce que j’ai envie d’écrire comme la huppe. Sans penser laisser les pensées entrer. Tout prendre, parfois sursauter, parfois laisser filer. Lâcher prise. Laisser venir ce qui vient et ne vient pas. Laisser venir le face à face Le bol vide. «L’amant». La main qui gratte le crâne. Comme un bercement, comme un balancement Un troisième m à comme. Un chemin sans chemin, juste dans l’espace Le temps solidifié. Libérer les mots du sens et les ouvrir à tous les sens – On me l’a, déjà fait’ celle-là – Peut-être réagir Parce que tu as l’impression qu’il y a si longtemps que tu ne t’ais pas donné ce repos, cette vacance, comme un chat tu t’étires et tes os craquent … aimes-tu ça ?

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  • QUESTION 37 Parce que tes cellules grésillent comme l’huile dans une poêle à frire. Parce que la pleine lune, parce que les grandes marées. Parce que tu ne trouves aucune raison personnelle à ce grésillement qui s’empare de ton corps. Sauf l’astre – électrique – tu es entrée en conjonction lunaire. Parce que l’esprit, étranger et impuissant, assiste à l’embrasement et à la consomption de la chair, « je suis énervée je suis énervée je suis énervée » tu ne peux dire que cela par débordement, par vagues. Tu es eaux vives, matière première, atomes polarisés. Que tu le veuilles ou non, tu es sous l’emprise. Parce que rouge, ton corps crépite, ton esprit fulmine, chauffé à blanc. Très déconcertant. Parce que tes cellules grésillent … prendras-tu conscience, que tu n’es, qu’un épiphénomène ?

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  • QUESTION 38 Parce que je veux que tu m’aimes comme une petite route de campagne. Pas comme une autoroute. Avec mes ornières et mes sorties d’ornière, mes zones inondables, mes touffes d’herbes, ma terre et mes pierres, mes pêcheurs d’écrevisses… Parce que je ne veux pas que tu files tout droit très vite sans t’en apercevoir. Parce que je ne veux pas de conduite automatique. Parce que je veux te prendre et te surprendre dans mes méandres et mes cahots. Parce que je t’aime. Sans le vouloir. … Au hasard de nous-même, découvrirons-nous, d’autres marais aux cigognes ?

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  • QUESTION 39 Parce que tout à coup il sort. Disparait à perte de vue à tout jamais, nous laissant dans la solitude et les errances du monde contemporain. Parce que nous étions un tout, lui un ancrage, notre plus grand chariot de vie (sienne) et de savoirs (autres), l’histoire et la géographie… Parce qu’il nous emmenait sur la route, toujours à l’essentiel, jusque-boutiste dans ses manies, ses fantaisies, comme dans l’amour ; sans vitesse ni mot superflus. Parce que dans ses silences, tu pouvais entendre le doux ronronnement de la machine et de la bête humaines, le juste et le sage, attentif et discret… Parce que j’ai oublié ses phrases cristallines, taillées dans le roc, mais me souviens de son sourire malicieux jusqu’aux yeux qui s’épanouissaient avec nos rires… Parce qu’il était un livre vivant, une mémoire vive, … qui, pour nous raconter encore de pures histoires vraies avec autant de plaisir … qui pour nous consoler ? Sauf(s) les petits enfants.

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